lundi 7 septembre 2015

Le road-trip français : la Bretagne pt.1 : Paimpol

Après une nuit blanche à papoter avec Axel, je repartais à l'aube pour embarquer dans un autre covoiturage direction les Côtes d'Armor, dans la Bretagne natale de l'ami que je laissais à Paris, ironie de l'histoire. Ce fut un trajet plein de bonne humeur avec mes co-passagers, notamment une grand-mère et son petit garçon de fort bonne compagnie. Notre conducteur nous a fait traverser la région Centre vite fait, le Pays de la Loire avant de remonter dans les Côtes d'Armor où il me largua sur un parking de super-marché où je fus récupéré par Morgan et Julien qui allaient m'accueillir pour quelques jours. Après une grosse matinée de route, j'étais donc en Bretagne.

Bâteaux de pêche dans le port de Paimpol.
Alors avant d'aller plus loin, je tiens à dire que ce n'était pas la première fois que je mettais les pieds dans la région, seulement voilà, mes souvenirs dataient un peu. Et honnêtement ça impliquait surtout de la pluie, des gros rochers couverts d'algues, et le lac de la forêt de Brocéliande (où la Dame du Lac n'a pas daigné répondre à mes appels, tsss... Diva). Du coup c'était une redécouverte. La Bretagne d'un œil neuf, et être accueilli par un grand soleil qui tape et décape ma peau de roux, je dois dire que ça m'a fait un petit choc. Mais comme en Bretagne "il ne pleut que sur les cons", j'ai pris ce premier coup de soleil breton comme un compliment (d'ailleurs il mettait une bonne deuxième couche sur le coup de soleil parisien, j'étais pas trop dépaysé). Même si, je le concède, ça se voit pas trop sur les photos que je vous montre ici. On y étais le jour où ça c'était un peu couvert... si c'est vrai, je vous jure ! Quand je suis arrivé il faisait super beau !

Le drapeau islandais flotte sur Paimpol.
Mon séjour chez la famille de Morgan s'est fort bien déroulé mais bon, ça n'a rien à faire ici, je ne dirais donc que "merci beaucoup", au cas où ils passeraient lire ces lignes ! Un accueil royal. En revanche, je peux vous emmener en ballade dans leur ville d'origine, la célèbre Paimpol. Ne riez pas, c'est un port morutier connu, et la tueuse en série Jeanne Weber y est née ! N'y voyez aucun lien. Blague à part, l'histoire de la pêche à la morue est profondément associée à la ville, d'ailleurs si vous avez lu Le pêcheur d'Islande de Pierre Loti (ce n'est pas mon cas, honte ! Honte !), le personnage principal revient à sa ville natale Paimpol. Il fait partie de ces braves pêcheurs qui partaient sur des pêches au long cours jusqu'à Terre Neuve pour ramener les précieuses morues. La ville est d'ailleurs jumelée avec une commune islandaise, un autre port de pêcheur : Grundarfjörður. Ce qui explique les drapeaux islandais partout dans le port de Paimpol. Moi que revenait tout juste de mon stage en Islande, ça m'a fait tout drôle.

En dehors de ce détail qui m'a personnellement tapé dans l’œil, Paimpol est une petite ville charmante. L'architecture est sympa, on sent un passé riche (dans tous les sens du terme). Le vieux centre a quelques belles maisons à colombages, et vous savez que j'aime les colombages. Beaucoup. Néanmoins on constatera qu'ils sont d'un autre style que les colombages alsaciens dont je vous ai rabâché durant la petite visite de la Petite France à Strasbourg.

Le port de Paimpol, côté terre, cette fois.
Faisons ensemble un petit tour dans les rues du vieux Paimpol, avec ses rue étroites et pavées, ses maisons en pierres apparentes, et son charme qui, comme on peut le voir, attire les touristes.




Celle-là est sympa. Les colombages à poutres longues font un trop tableau excel à mon goût, ça manque un peu de diagonales et de traverses, mais c'est parce que j'ai trop l'habitude des colombages de chez moi. Y a quand même un petit encorbellement qui fait plaisir, et le coin de rue en colombages ça reste classe quoi qu'il en soit !
Très jolie coutellerie dans une maison aux colombages sculptés, magnifique ! Même les moignons de l'encorbellement sont décorés, et j'adore la figure taillée en haut à droite. Très belle maison.
Bon après juste à côté y a ça... Comme je le disais, le centre-ville pittoresque attire les touristes et on tombe donc sur ce genre de choses : Jack Sparrow vous refourguant des sacs à drapeau breton. Sachant que la ville n'a pas de passé pirate... Voilà, voilà. Néanmoins, on y trouve des traces de fierté bretonne, j'en veux pour preuve ces tags subtils :
Bretagne, Nation Libre, A l'Aise Breizh, biatch ! Ah, et on ne le voit pas bien à cause de l'angle mais tout à gauche on peut même lire...
... que la rue est dédiée aux Islandais de Grundarfjörður, auxquels les Paimpolais sont jumelés.
Bon, je me moque, mais promis, le prochain Elsass Frei que je vois je le mets sur le blog, pour égaliser le score. De façon rigolote, le mot "frankaouis" n'est pas breton, contrairement à ce que j'ai cru en voyant le graffiti. En fait c'est un surnom donné aux Français de la métropole par... les pieds-noirs d'Algérie (cf. ici). Étrange mélange des genres, mais après tout, rien n'empêche la nation libre de Bretagne d'être multiculturelle !
L'entrée du port de Paimpol, avec sa vieille digue badass.

Après un court séjour sur la côte nord de la Bretagne, il était temps pour moi de descendre retrouver un autre camarade sur la côté sud. On m'a donc amené sur "la route de Vannes" où il ne devait y avoir aucun problème à me faire prendre en stop. Pas de covoit pour une si courte distance, et puis je revenais de mon road-trip islandais, je le sentais bien.

ERREUR.

En fait non seulement on ne m'a pas pris rapidement, mais en plus c'est le moment que la météo a choisi pour faire tomber le déluge sur la Bretagne. Tout d'un coup j'étais devenu un gros con, apparemment, parce qu'il a bien, bien plus sur moi. Avec Thor qui me faisait des grands coucous dans le ciel, zébrant d'éclairs la couche nuageuse couleur de plomb juste au-dessus de ma tête ruisselante. Vous voyez le tableau. Heureusement que j'avais des réflecteurs sur mon sac en mode Finlande parce que je me suis retrouvé plus ou moins à longer une voie rapide dans un temps de merde à visibilité limitée. Finalement, une fois la sauce passée et mes vêtements bien trempés, le ciel s'est dégagé et un mec a bien voulu le prendre, un musicien à la bagnole remplie à craquer d'instruments et d'amplis, qui se rendait à un festival où il jouait avec son groupe. D'ailleurs j'en profite pour le remercier et dire que son groupe c'est Bob & Flanaghan. Merci, mec ! 

Il m'a déposé à un rond point, puis après un peu de marche un autre mec m'a pris en stop jusqu'à Vannes. 

Et là, Nicolas m'a récupéré et mon séjour sur la côte sud commençait.

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